David Rayside (professeur émérite de sciences politiques et directeur fondateur du Mark S. Bonham Centre for Sexual Diversity Studies, Université de Toronto), Toronto

Fait historique

À 18 h le 2 décembre 1986, l’Assemblée législative de l’Ontario devait se prononcer par vote sur l’ajout du terme « orientation sexuelle » au Code des droits de la personne de la province. Dix minutes auparavant, au collège de l’Université, je terminais un cours de fin d’après-midi et, au pas de course, je me suis rendu à la galerie réservée au public.

Le vote était le seul élément portant à controverse dans le projet de loi 7, comportant une série de modifications au Code. Le gouvernement libéral minoritaire de David Peterson subissait, des néo-démocrates et d’un mouvement LGBT de plus en plus visible et tissant de nombreuses alliances, des pressions afin d’ajouter cette modification. Le raz-de-marée de l’opposition a été suscité par les chrétiens conservateurs, mais la méchanceté qu’ils ont suscitée a aidé les sympathisants, y compris le procureur général Ian Scott et la députée néo-démocrate Evelyn Gigantes à convaincre leurs collègues de la nécessité d’une réponse politique aux préjugés et à la discrimination à l’endroit des minorités sexuelles. Ce soir-là, un mardi, une majorité de députés à laquelle s’étaient ralliés les trois chefs de partis a adopté l’amendement. L’Ontario devenait la deuxième province (après le Québec) à prendre officiellement cette première mesure dans le sens d’une reconnaissance politique publique plus large de la diversité sexuelle.




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