Alicia Hawkins, Sudbury

En 2006, des étudiants de l’Université Laurentienne et de l’Université de Toronto faisaient des fouilles au site Thomson-Walker, dans le comté de Simcoe. Ce site est un gros village huron-wendat se trouvant sur une propriété de la Fiducie du patrimoine ontarien. Je me souviens nettement du jour où une des étudiantes s’est ruée vers moi, cet artefact dans ses mains tendues. Au premier coup d’œil, celui ci était intéressant parce qu’il est relativement intact. Mais avec le temps, il a acquis plus d’importance à mes yeux. La partie en fer de l’outil est une « alène coudée » que les Français ont dû échanger aux Wendats. Elle est insérée dans un manche fait d’un os de la patte d’un chien, un manche qui a presque certainement été façonné par un artisan wendat. Plusieurs années plus tard, mes étudiants, qui identifiaient des os d’animaux provenant d’un site qui date de 300 ans avant l’arrivée des Français en Huronie, ont trouvé un outil très semblable, mais avec une pointe de cuivre.

Cet objet m’amène à réfléchir davantage à la relation des Wendats avec les animaux et à l’idée qu’ils s’en faisaient. Lorsque j’identifie les os d’animaux d’un site archéologique, je les perçois surtout comme les vestiges de déchets alimentaires. Mais ils sont tellement plus que cela. Les os des animaux servaient aussi d’outils, comme vous le voyez ici. Et cette alène était presque certainement utilisée pour le travail des peaux, ce qui nous rappelle que les animaux ne fournissaient pas que de la viande. Le respect pour les animaux dans les systèmes de croyances des Wendats montre bien l’importance qu’ils avaient pour eux. Les animaux étaient considérés comme des êtres « autres que les personnes humaines », qui avaient une âme, pouvaient faire des choix et aidaient les Wendats. Cette attitude respectueuse peut nous servir d’exemple à nous tous aujourd’hui.




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