Centre des sciences de l'Ontario, Toronto

Le Centre des sciences de l’Ontario se tisse une place dans l’histoire

Le Centre des sciences de l’Ontario est le fier propriétaire d’un métier à tisser Jacquard datant du XIXe siècle, qui utilise des chaînes de cartes perforées pour contrôler les mouvements de la machine. Essentiellement, la présence ou l’absence de perforations sur ces cartes dit au métier de changer sa position. C’est de cette façon que le codage binaire fonctionne, si bien qu’on peut soutenir que le métier Jacquard est l’ancêtre de la programmation informatique telle que nous la connaissons.

Le métier du Centre des sciences a déjà appartenu à un certain John Campbell. À son décès, il a laissé des registres détaillés de ce qu’il fabriquait et de ce qu’il vendait. Grâce à ces livres et aux cartes perforées qui accompagnaient le métier, nous savons qu’il tissait surtout quatre motifs de couvre-lits. Le Centre des sciences n’avait que deux d’entre eux, les roses étoilées et la guirlande, mais le Musée royal de l’Ontario avait des exemples des deux autres, la tulipe et la rose simple.

Lorsque des tisserands bénévoles du Centre des sciences ont eu exceptionnellement accès à la collection de couvre-lits du Musée, il a été décidé qu’un couvre-lit spécial serait fabriqué en l’honneur du cent cinquantième anniversaire du Canada. Pour la première fois en près de 150 ans, le motif de la rose simple est maintenant fabriqué au Centre des sciences. « Ça me rend assez fier », dit Hans Baer, le bénévole responsable de ce projet. « Cette couverture a été tissée pour la dernière fois dans les années 1800 et maintenant, en 2017, tout ce travail nous permet de la tisser de nouveau. »

Après avoir pris et longuement regardé des centaines de photos détaillées du motif de la rose simple, Baer a déterminé l’emplacement de chacun des points et a les reportés à la main sur du papier quadrillé. Il a fallu poinçonner près de 150 trous dans 192 cartes. « J’adore ce truc. C’est la technologie de l’information en action », dit Baer, un ingénieur en électronique.

Près de 29 000 trous plus tard, la première phase est terminée. Les cartes sont attachées et prêtes à l’emploi, et le tissage réel commence. « Notre métier Jacquard date des années 1840 et se trouve chez nous depuis le tout début », explique Lorrie Ann Smith, directrice de l’éducation scientifique au Centre des sciences. « C’est prodigieux de pouvoir l’utiliser ainsi et d’en faire un événement historique. »




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