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Récipiendaires des Prix du lieutenant-gouverneur pour les réalisations en matière de conservation du patrimoine ontarien 2022

« La Fiducie du patrimoine ontarien est ravie de collaborer avec la lieutenante-gouverneure de l’Ontario afin de rendre hommage aux gens, aux organismes et aux communautés d’exception pour leurs réalisations en faveur de la conservation du patrimoine. Ils ont tous démontré leur passion envers leurs communautés et montré comment le patrimoine enrichit nos vies de nombreuses façons. » — John Ecker, président du conseil d’administration, Fiducie du patrimoine ontarien
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Image du haut : Debout, de gauche à droite : Beth Hanna (directrice générale, Fiducie du patrimoine ontarien), Maggie Hutcheson (Block-by-Block), Chris Borgal (Le projet de revitalisation de Massey Hall), Grace Anyu Sun, Andrew Pruss (Le Centre Bombardier de l’aérospatiale et de l’aviation du Collège Centennial), Jocelyn Kuntsi, Graeme Stewart (Le Tower Renewal Partnership), Steve Gjos (Conseil métis Historic Sault Ste. Marie pour le centre socioculturel métis de Sault Ste. Marie) et Maryssa Barras (Exposition Points of Pride). Assis, de gauche à droite : Shirley Horn, Joyce Hisey, Elizabeth Dowdeswell (lieutenante-gouverneure de l’Ontario), John Ecker (président du conseil d’administration, Fiducie du patrimoine ontarien) et Sarah Syed. (Photo : Rick Chard)

La célébration du patrimoine nous amène à apprécier davantage notre passé et les objets, récits et lieux qui donnent aux Ontariens un sentiment d’appartenance envers leur communauté. Bien que l’année 2022 et les années précédentes aient été marquées par le changement, notre besoin commun de nous sentir ancrés dans les lieux et les traditions et d’avoir un sentiment d’appartenance est plus fort que jamais.

Les réalisations des lauréats 2022 des Prix du lieutenant-gouverneur en matière de conservation du patrimoine ontarien protègent les traditions, les lieux et les témoignages qui donnent aux Ontariens une vie enrichissante et des collectivités dynamiques – et enrichissent leur valeur pour les générations futures. Elles démontrent que les activités de conservation du patrimoine protègent ce que nous valorisons, et le font en tenant compte de l’avenir.

C’est avec grand plaisir que nous vous présentons les lauréats de 2022 :


Ensemble des réalisations :

Réalisations des jeunes :

Excellence en matière de conservation :

Réalisations communautaires :

Prix Thomas Symons pour l’engagement en faveur de la conservation :

Ensemble des réalisations

Joyce Hisey

Joyce Hisey a été l’incarnation même de l’audace et du service envers le patrimoine sportif. Travailleuse infatigable, elle incarne l’esprit du bénévolat grâce à ses nombreux talents, sa mémoire remarquable et son savoir-faire. Joyce s’est efforcée de préserver le patrimoine par ses propres actions, mais aussi en amenant les parties intéressées et les principaux intervenants à agir afin de préserver le patrimoine sportif. Elle a incité des passionnés et des bénévoles aux vues similaires à faire les efforts nécessaires pour documenter et archiver des artefacts, et a donné l’exemple à de nombreuses personnes en encourageant les traditions sportives de la province. Joyce est profondément déterminée à transmettre les connaissances du passé au plus grand nombre de personnes possible et à faire du patrimoine sportif un actif tangible et commun qui nous unit en tant qu’Ontariens.

Elle a joué un rôle déterminant dans la constitution des archives de l’un des plus anciens clubs sportifs de Toronto : le Toronto Cricket, Skating and Curling Club. Dans le cadre du travail qu’elle a effectué à titre de membre fondatrice du comité du patrimoine du Club, elle a collaboré avec des experts pour élaborer des pratiques exemplaires en matière de gestion des documents et de constitution d’archives, ainsi que pour préserver la riche histoire du club et la faire connaître au public. Joyce est une présence constante et bienvenue au Toronto Cricket, Skating and Curling Club et à Patinage Canada, et ravit régulièrement le public et les intervenants avec des présentations ingénieuses, détaillées et précises de faits historiques et de réalisations.

Le Toronto Cricket, Skating and Curling Club a reconnu Joyce Hisey pour sa contribution à la conservation du patrimoine sportif et du patinage, et pour bien d’autres contributions, en l’intronisant au mur de la renommée du patinage, en la nommant membre honoraire à vie et en lui décernant le titre de bénévole de l’année. De plus, Joyse a récemment été nommée membre de l’Ordre du Canada.

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Joyce Hisey (à droite)



Réalisations des jeunes

Grace Anyu Sun

Le leadership dont a fait preuve Grace Anyu Sun au sein du Comité des jeunes de la North York Historical Society (NYHS) a incité plus de jeunes à participer à la préservation et à la promotion de l’histoire locale. Son talent inspire les autres et renforce la capacité des jeunes de sa collectivité de promouvoir le patrimoine et l’intérêt pour l’histoire locale. Grace explore activement les projets des jeunes et les fait connaître dans les écoles, encourageant les élèves à créer des clubs d’histoire. Elle a conçu un site Web qui sert de plateforme de communication pour les adolescents, et l’importance qu’elle accorde aux méthodes et techniques novatrices a trouvé écho auprès de dizaines de milliers d’élèves de la région. Elle a proposé divers projets pour les jeunes, entre autres la création de documentaires, de balados et de romans graphiques pour les élèves du primaire, et a participé à ces projets.

Le Comité des jeunes qu’elle préside a mis à l’essai avec succès un modèle opérationnel réaliste qui peut être reproduit et utilisé par d’autres sociétés d’histoire locales. Les membres du Comité proviennent de plus d’une douzaine d’écoles de North York, et leur travail interpelle les élèves de la région en raison de l’efficacité avec laquelle ils ont diffusé leur message dans le cadre de nouveaux programmes communautaires. Ils ont créé des clubs dans les écoles, ont fait la promotion de l’histoire de la communauté et ont recueilli des œuvres liées à l’histoire dans les écoles pour faciliter les communications et susciter l’intérêt des jeunes pour la transmission et la protection du patrimoine par l’entremise du site Web du Comité des jeunes de la NYHS. Grace consacre également une grande partie de son temps à des projets publics de préservation du patrimoine pour établir des liens avec la collectivité dans son ensemble, par exemple la création d’une plaque commémorative, l’attribution d’un nom de rue commémoratif et la soumission d’un dessin pour un timbre-poste sur le thème de l’histoire.

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Grace Anyu Sun


Jocelyn Kuntsi

Jocelyn Kuntsi a transformé les pratiques de conservation de son équipe de robotique, de son école et de sa communauté pour qu’elles soient axées sur la gérance environnementale de toutes les activités. Elle joue un rôle de chef de file dans le domaine de la promotion de la durabilité et de l’intendance environnementales en sensibilisant sa collectivité, en organisant des activités axées sur la collaboration et en établissant des partenariats. Ses efforts comprennent une initiative visant à sensibiliser les gens aux problèmes liés à l’eau au moyen d’une marche de 64 km, sa collaboration avec la Première Nation M’chigeeng pour la restauration des berges et sa participation à la revitalisation de l’habitat des abeilles. Jocelyn a également envoyé des plans d’action durables aux entreprises et aux organisateurs d’événements, plaidant pour la réduction de l’empreinte de carbone. En tant qu’étudiante siégeant au conseil scolaire du district de Rainbow, elle est membre du comité de planification stratégique du conseil et a utilisé sa position et son point de vue uniques pour promouvoir les enjeux relatifs à la conservation et à la durabilité. À l’échelle provinciale, Jocelyn est présidente du groupe de travail sur la durabilité environnementale de l’Ontario Student Trustees Association.

Les soirs et les fins de semaine, elle fait la promotion du nettoyage communautaire et y participe. On la voit souvent sur le bord de la route, avec ses bottes en caoutchouc, en train de nettoyer les fossés et le rivage. Plus récemment, elle a mis au point une calculatrice de carbone qu’elle a transmise aux équipes de robotique à l’échelle mondiale. Elle a également organisé une conférence provinciale sur les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques (STIM) et la durabilité.

L’impact de Jocelyn sur la conservation est vaste et mesurable. À l’école et dans la communauté, elle est le visage de la durabilité et contribue à inspirer un changement de culture dans les STIM afin que celles-ci se concentrent sur l’innovation technologique et la conservation de l’environnement.

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Jocelyn Kuntsi (à gauche)


Sarah Syed

Sarah Syed est une jeune et ambitieuse défenseure de l’intendance environnementale et de la justice sociale, et une passionnée de la conservation de notre environnement naturel. Elle se distingue par sa défense des intérêts publics et ses aptitudes pour la prise de parole en public, ainsi que par les initiatives qu’elle lance pour inciter les jeunes à exprimer leur propre point de vue à leur façon. Elle milite pour que les points de vue diversifiés soient communiqués aux sièges du pouvoir. Elle a fait du bénévolat à sa mosquée et pendant le ramadan pour préserver la culture islamique, et a fait connaître son héritage culturel à ses pairs. C’est ce qui l’a amenée à organiser un festival culturel annuel dans son école. L’événement est axé sur la danse, les arts, la musique et la cuisine et est ouvert à la communauté environnante. Syed a également fait du bénévolat auprès d’ÉcoAmbassadeur, où elle a créé des brochures et une campagne de courriels sur l’importance d’inclure les points de vue des personnes noires, autochtones et de couleur dans le processus décisionnel.

Syed est une oratrice chevronnée qui s’adresse à de nombreux publics pour encourager l’action audacieuse. Bénévole prolifique depuis l’âge de neuf ans, elle a fondé le club environnemental de son école à 15 ans et est la fondatrice de You Are the Change, un organisme qui a aidé les jeunes à apprendre à utiliser les sentiments inconfortables que sont l’inquiétude, la peur et l’écoanxiété comme catalyseurs d’élan et d’action pour créer le changement qu’ils souhaitent voir. Son travail a touché des milliers de personnes au pays et à l’étranger. Elle vise à ce que ses efforts aient des répercussions dans sa communauté, mais aussi partout en Ontario, au Canada et à l’échelle mondiale, tout en incitant les autres à agir à partir de l’endroit où ils résident.

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Sarah Syed




Excellence en matière de conservation :

Le Tower Renewal Partnership

Le Tower Renewal Partnership (TRP) est une initiative à but non lucratif qui mise sur la recherche, la défense des intérêts et les manifestations pour activer la capacité communautaire et générer des réinvestissements afin de transformer les tours d’habitation du milieu du siècle et les quartiers environnants en lieux durables, résilients et sains. Étant donné que les tours d’habitation de ce type fournissent des logements essentiels aux personnes à revenu modeste, le partenariat vise à s’assurer qu’en plus d’être préservées, elles sont rendues résilientes en vue des années à venir. Cela a pris plus d’une décennie d’enquêtes, de partenariats, de défense des intérêts et de création de coalitions. Depuis 2007, ERA Architects poursuit l’objectif de politique publique de renouvellement des tours d’habitation par la recherche, la défense des intérêts et l’action. Les travaux réalisés comprennent :

  • le lancement du partenariat sans but lucratif de renouvellement des tours résidentielles, en 2009;
  • l’élaboration d’une série de cadres stratégiques pour les administrations municipales, provinciales et fédérale;
  • la participation à un vaste programme de sensibilisation et de recherche avec des partenaires comme des universités locales et internationales, l’Office national du film, Toronto Public Health, United Way Greater Toronto, Evergreen, Maytree, The Atmospheric Fund Foodshare, la Fédération canadienne des municipalités, l’Urban Land Institute, la Société canadienne d’hypothèques et de logement et bien d’autres;
  • la démonstration du potentiel de renouvellement des tours d’habitation grâce à des travaux primés du Gordonridge Sportscourt de Scarborough à la tour Ken Soble de Hamilton, la première tour d’habitation passive certifiée en Amérique du Nord. Cette dernière est particulièrement importante quand il s’agit de modernisation plutôt que de remplacement; le projet de la tour Ken Soble a permis d’économiser beaucoup de carbone intrinsèque et de conserver les logements abordables existants.

Ces initiatives ont généré l’apparition d’une nouvelle culture dans laquelle le parc immobilier du milieu du siècle est considéré comme un actif essentiel et une priorité stratégique pour les administrations municipales, provinciales et fédérale – et au-delà. Des organismes internationaux tels que la New York City Housing Authority s’inspirent maintenant du succès obtenu en Ontario et des efforts du TRP pour établir leurs propres politiques de résilience et de renouvellement. Le Tower Renewal Partnership continue de renforcer la capacité de l’industrie en matière de décarbonisation en veillant à ce que les rénovations augmentent le bien-être, la santé, la sécurité et le sentiment d’appartenance tout en préservant l’abordabilité.

Tower Renewal Partnership
Le Tower Renewal Partnership


Le projet de revitalisation de Massey Hall

Massey Hall a ouvert ses portes en 1894. L’édifice est devenu un emblème du patrimoine torontois en matière de musique, d’arts de la scène et de divertissement. Il a d’ailleurs été reconnu comme un lieu historique national en 1981. En 2014, le bâtiment avait besoin de rénovations fonctionnelles qui en amélioreraient l’infrastructure, ce qui augmenterait la fonctionnalité des salles de spectacle et permettrait d’offrir une meilleure expérience globale au public.

La Corporation of Massey Hall & Roy Thomson Hall a fait appel à une équipe d’experts-conseils qui ont su trouver un juste équilibre entre les besoins de modernisation et d’ajout à la salle de concert historique tout en faisant de la conservation une priorité. Cette stratégie de conservation reposait sur une compréhension approfondie du lieu historique et sur l’objectif de réparer les éléments patrimoniaux existants au lieu de les enlever ou de les remplacer. Une réflexion approfondie sur les solutions de conception et d’ingénierie, combinée à des conseils spécialisés en matière de patrimoine, a permis d’améliorer l’accessibilité à l’espace et aux installations destinées à la clientèle, d’améliorer l’acoustique et d’actualiser l’éclairage de la scène. Près de 100 vitraux de style Art nouveau ont été évalués avant que des spécialistes restaurent méticuleusement ces œuvres d’art, y compris les 12 « vitraux de compositeurs » qui représentent les visages de compositeurs célèbres et qui ornent les murs du rez-de-chaussée de l’auditorium. Le hall actuel, construit dans les années 1930 dans le style Art déco, a été conservé dans son intégralité. Les sorties de secours du début du 20e siècle ont été retirées de la façade avant, ce qui a révélé des éléments qui étaient cachés depuis des décennies. Dans l’ensemble, des solutions novatrices ont été élaborées avec des spécialistes du patrimoine pour guider le projet. Par exemple, le plâtre acoustique a été utilisé avec parcimonie dans certaines zones clés identifiées par l’acousticien, tandis que le reste du plafond de plâtre a été préservé. Des stores occultants ont été conçus par les architectes pour permettre les degrés d’éclairage indiqués par les experts-conseils retenus par le théâtre tout en permettant de révéler les vitraux centenaires de style Art nouveau.

La revitalisation réussie de Massey Hall est un exemple pour la rénovation d’innombrables autres bâtiments historiques de grande envergure de la province qui peuvent être menacés parce qu’ils ont été jugés désuets ou inaccessibles. La revitalisation de Massey Hall assure la viabilité de cet important site culturel pour de nombreuses années. En plus de permettre à un nombre incalculable de personnes de continuer à profiter du site historique, le projet de construction a généré des emplois pour des centaines de personnes, y compris des dizaines de personnes spécialisées dans les métiers du patrimoine – des emplois bien accueillis pendant les années de la pandémie.

Partenaires du projet :

  • GBCA (experts-conseils en matière de patrimoine)
  • KPMB (architecte principal)
  • Corporation of Roy Thomson Hall and Massey Hall (propriétaire)
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Le projet de revitalisation de Massey Hall


Le programme Block-by-Block

Block-by-Block, le programme phare du Toronto Ward Museum, est un projet participatif et multimédia qui mobilise et habilite les jeunes, les nouveaux arrivants et les membres des communautés autochtones dans le cadre de la collecte et de l’interprétation de récits oraux dans les quartiers d’immigrants. Il s’est d’abord déroulé à l’échelle nationale en 2017 et a donné lieu à une exposition imprimée et en ligne ainsi qu’à trois événements publics axés sur les quartiers historiques Ward (Toronto), Côte-des-Neiges (Montréal) et Strathcona (Colombie-Britannique).

En 2019, Block by Block a été élargi et est devenu un projet pluriannuel axé sur quatre quartiers de Toronto qui font l’objet d’importants réaménagements et changements : Agincourt, Parkdale, Regent Park et Victoria Park. À ce jour, le Musée Ward a embauché 45 jeunes racisés et nouveaux arrivants de toute la ville et les a formés dans les domaines de l’histoire orale et de la co-conservation afin qu’ils préservent et présentent les histoires de migration, d’établissement et de renforcement communautaire. Block by Block utilise diverses technologies numériques telles que l’enregistrement audio et l’arpentage numérique pour s’assurer que son matériel est accessible, artistique et largement distribué dans les collectivités. Le projet a servi à documenter plus de 100 récits oraux et à créer 12 expositions locales sous forme de fêtes de quartier ainsi qu’une exposition à l’échelle de la ville présentée à la bibliothèque de consultation de Toronto.

L’exposition établit des liens entre le passé et les priorités actuelles dans un environnement urbain en évolution rapide en associant la collecte de récits oraux au futur développement communautaire, en veillant à ce que les quartiers et les communautés en vedette possèdent les compétences et le savoir-faire nécessaires pour protéger et promouvoir leur patrimoine.

Dans le cadre du programme, on applique les principes de respect et de diligence aux processus de consentement et de consultation en veillant à ce que le processus de conservation du patrimoine soit réalisé en partenariat avec la communauté et, plus important encore, par celle-ci. Le programme contribue à la conservation du patrimoine culturel en faisant des communautés immigrantes et racisées des intervenantes clés et en préservant le tissu social construit par ces communautés et leurs réseaux de soins communautaires, qui sont souvent méconnus. Les récits oraux recueillis par le programme Block-by-Block constitueront d’importants atouts communautaires et culturels pour les futurs plans relatifs à la culture, au patrimoine et au développement des quartiers étudiés.

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Le programme Block-by-Block


Le Centre Bombardier de l’aérospatiale et de l’aviation du Collège Centennial

Le Centre Bombardier de l’aérospatiale et de l’aviation du Collège Centennial préserve un site remarquable de l’histoire de l’aviation canadienne. Le bâtiment, autrefois le centre de la fabrication et de la conception du secteur de l’aviation au Canada, a été transformé en un établissement d’enseignement novateur pour les programmes de technologie et de sciences appliquées relatifs à l’aviation et au génie. Le campus comprend cinq bâtiments construits entre 1929 et 1944; le premier a été conçu par les architectes torontois Mathers et Haldenby. S’appuyant sur le riche patrimoine du site, le nouveau campus du Collège Centennial encourage une génération d’étudiants à innover dans le secteur aérospatial.

La valeur patrimoniale globale du site a été préservée grâce à la conservation et à la réutilisation adaptative de l’ancien bâtiment, ainsi qu’à l’attention particulière qui a été portée à la façade nord de la structure, qui a été complètement remise en état. Des piliers de briques originaux qui se trouvent sur la section la plus ancienne de l’élévation sud, qui date de 1937, ont été conservés. On a démonté, puis soigneusement reconstruit et recouvert une partie de la structure située à l’extrémité est du complexe en y ajoutant des composants contemporains qui correspondent à sa fonction et à sa conception originales. Le hangar qui était situé à l’est a été remplacé par un bâtiment plus grand qui permet d’abriter les aéronefs contemporains, qui sont de plus grande taille. Ce nouveau hangar est moins visible, de sorte qu’il ne produit pas de dissonance par rapport au design industriel d’origine du bâtiment et ne détourne pas l’attention du bâtiment patrimonial d’origine et de l’espace public qui a été aménagé autour de la structure. Les panneaux et les graphiques qui présentent l’utilisation historique du bâtiment jouent un rôle important dans le repositionnement de la structure en tant que lieu d’enseignement relatif à l’aviation tout en établissant des liens entre son utilisation actuelle et son utilisation passée.

La combinaison de l’ancien et du nouveau constitue une caractéristique unique et spéciale de ce projet; elle rend hommage au rôle joué par le bâtiment à l’origine tout en maintenant l’affiliation continue du site à l’histoire de l’aviation canadienne grâce à sa nouvelle vocation, et demeure cohérente sur le plan patrimonial.

Partenaires du projet :

  • MJMA (architectes – conception)
  • ERA Architects (architectes du patrimoine)
  • Stantec
  • Collège Centennial (propriétaire de l’immeuble)
Le Centre Bombardier de l’aérospatiale et de l'aviation du Collège Centennial
Le Centre Bombardier de l’aérospatiale et de l’aviation du Collège Centennial


Exposition Points of Pride

Fruit d’un projet-passion mené par un groupe de quatre amis qui ont grandi et ont fait leur « sortie du placard » à Hamilton, l’exposition Points of Pride est une ressource numérique locale en évolution conçue pour révéler et célébrer des sites du patrimoine LGBTQ2E+ de Hamilton. Depuis le lancement de l’exposition, effectué en novembre 2021 en partenariat avec les musées civiques de Hamilton, on a recensé et documenté en continu 32 sites patrimoniaux LGBTQ2E+ dans la région de Hamilton – et ce nombre continue de croître. On a également commencé la collecte d’archives audio constituées d’entrevues axées sur l’histoire avec des membres de la communauté LGBTQ2E+. Il s’agit d’une réponse au manque de ressources patrimoniales visibles et accessibles pour la communauté LGBTQ2E+ de Hamilton. Il faut beaucoup de temps et d’efforts pour faire l’examen d’un bassin limité et fragile de sources afin d’assembler une collection croissante de sites patrimoniaux et de récits oraux.

Le projet consiste en une exposition multimédia virtuelle qui combine des éléments visuels, audio et spatiaux – par exemple des cartes interactives, des entrevues audio et des billets de blogue. L’exposition vise à intégrer les expériences vécues par les membres de la communauté LGBTQ2E+ à l’histoire de Hamilton. Ces expériences, qui souvent étaient invisibles ou activement effacées, recoupent la race, la classe sociale, le genre, l’âge et l’orientation sexuelle afin de rendre visible le spectre de la vie queer dans la ville à travers les générations et au-delà des frontières communautaires. L’exposition est intersectionnelle tant dans son approche que dans son contenu, et dévoile de nombreuses histoires inédites et cachées. L’approche multiplateforme résulte de sa conception axée sur la collaboration et la participation. Elle démontre diverses perspectives et compétences en matière de création ainsi que des connaissances des domaines de l’architecture, de l’urbanisme, de l’anthropologie, de l’archéologie, des arts et spectacles et de l’histoire. Grâce à la cartographie et à des entrevues, l’exposition dévoile une partie de l’histoire sociale et culturelle de la ville qui, autrement, ne serait pas immédiatement visible par les personnes qui vivent à l’extérieur de la communauté.

L’exposition vise à inspirer les Hamiltoniens LGBTQ2E+ à laisser libre cours à leur curiosité envers leur histoire, à découvrir des témoignages qui les interpellent et les stimulent, et à aider les Hamiltoniens à comprendre un récit plus détaillé et inclusif qui présente le patrimoine de la ville d’une manière plus efficace et équilibrée.

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Exposition Points of Pride


Réalisations communautaires

Conseil métis Historic Sault Ste. Marie pour le centre socioculturel métis de Sault Ste. Marie

Le Conseil métis Historic Sault Ste. Marie a transformé trois bâtiments qui appartenaient auparavant à l’Église anglicane du Canada en un centre communautaire dynamique, offrant ainsi un foyer à la communauté métisse, qui n’avait plus de lieu qui lui soit propre depuis que ses terres lui ont été enlevées.

En 1850, le commissaire aux traités a promis, au nom de la Couronne, que les lots métis qui bordaient la rivière Ste-Marie seraient protégés. Cette promesse n’a jamais été respectée et, au lieu de protéger les lots métis, le gouvernement a sciemment déployé un système d’achat de terres qui excluait systématiquement les Métis. En 10 ans, plus de 90 % des terres ont été vendues. Une église anglicane a été construite sur un cimetière patrimonial métis en 1901 et, en 2017, le terrain et les bâtiments ont été remis à la communauté métisse dans le cadre d’un acte de « réconciliation tangible » entre la communauté et l’Église anglicane. Pendant les cinq années qui ont suivi la remise du terrain à la communauté métisse, la chapelle, la salle communautaire et le presbytère (construits en 1901, en 1919 et en 1965 respectivement) ont été rénovés en fonction des normes actuelles en matière d’environnement et d’accessibilité. Le presbytère a été converti en centre de programmes sociaux et de services, la salle communautaire a été modernisée pour servir de lieu de rassemblement, et la chapelle a été convertie en un centre culturel métis unique en son genre en Ontario qui abritera un musée, des archives, un studio d’enregistrement et un espace de création. Ce projet a permis d’éviter la démolition de deux bâtiments patrimoniaux et d’accueillir un peuple qui, depuis des générations, s’est fait enlever ses terres, ses maisons, sa culture et sa dignité.

Le Centre offre un point d’accès aux programmes sociaux offerts par la Nation métisse de l’Ontario pour améliorer la qualité de vie des citoyens métis, ainsi qu’un lieu de rassemblement communautaire pour la tenue de mariages, de funérailles, de réunions de famille, d’ateliers et bien plus encore. Le Centre culturel du site est le premier centre culturel métis en Ontario et l’un des quatre centres du genre au Canada.

Metis Nation Cultural Centre opening web
Conseil métis Historic Sault Ste. Marie pour le centre socioculturel métis de Sault Ste. Marie


Prix Thomas Symons pour l’engagement en faveur de la conservation :

Shirley Horn

Shirley Horn est une survivante du pensionnat indien de Shingwauk. Elle est fondatrice de l’Association des anciens élèves de Shingwauk et la première chancelière de l’Université Algoma. Elle s’est dévouée à sensibiliser les Canadiens au sujet du système des pensionnats et à aider son peuple à se réapproprier ses terres et ses droits.

Shirley est originaire de Chapleau d’où, à l’âge de cinq ans, elle a été envoyée au pensionnat indien St. John’s. Elle a ensuite été transférée au pensionnat indien de Shingwauk (maintenant le site de l’Université Algoma) à l’âge de sept ans, et y est restée six ans. En 1981, elle a contribué à fonder la Children of Shingwauk Alumni Association, une organisation constructive qui a agi comme chef de file à l’échelle nationale pour faire connaître la vérité sur le système des pensionnats autochtones du Canada. Elle a fait partie de l’équipe de direction de l’organisation pendant 34 ans.

Shirley a été chef de sa propre communauté, la Première Nation crie de Missanabie, et a également été membre du conseil des aînés cris de Missanabie. Elle a été conseillère pour le projet d’exposition Reclaiming Shingwauk Hall, a guidé l’approche de l’Université Algoma en matière d’apprentissage interculturel et a aussi été conseillère dans le cadre de nombreux projets de recherche et d’art. Shirley est également cofondatrice du festival de percussions Echoes of the World et une ancienne membre du Shingwauk Education Trust.

Elle est demeurée fidèle à son engagement envers l’Université Algoma. Étant l’une des rares survivantes du pensionnat ayant reçu un diplôme de l’université, elle a reçu une ovation debout lors de la collation des grades de 2009. En 2015, elle a reçu le Prix d’excellence des diplômés. Shirley Horn est une artiste accomplie. Sa pièce Project of the Heart est exposée en permanence à l’extérieur du salon Doc Brown de l’Université Algoma. Elle a été la première chancelière de l’Université Algoma de 2015 à 2021; elle a occupé le poste de directrice titulaire de l’établissement et l’a aidé à se faire connaître, à établir des relations et à recueillir des fonds. Son service et son dévouement envers l’Université Algoma aident l’établissement à concrétiser la vision du chef Shingwauk, un objectif qui est encore à atteindre mais qui occupe, de façon littérale et symbolique, le cœur du campus : donner aux Autochtones et aux non-autochtones une éducation interculturelle fondée sur cultures et les modes d’apprentissage de chacun.

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Shirley Horn