John Steckley, Bolton

Mon histoire du côté des Brodie

En 1835, un gamin écossais de neuf ans appelé Alexander Brodie, qui venait de Peterhead, dans le nord-est de l’Écosse, est arrivé par navire et par bateau dans le sud de l’Ontario. Lui et sa famille ont passé leur première année rue Lot (maintenant, la rue Queen), à Toronto, alors appelée York. Il a dit avoir vu des vaches descendre cette rue maintenant très passante, une des principales de la ville. L’année suivante, ils ont déménagé au nord-est, dans la région de Stouffville. C’est là qu’ils ont établi leur ferme. Cette ferme est restée dans notre famille (mon arrière-grand-père, Abram Steckley, a épousé une Brodie) jusqu’aux années 1960. Mes parents, mes sœurs, mes grands-parents et mes cousins y ont joué et y ont pique-niqué à de nombreuses reprises en été.

En 1906, devenu vieux, mon arrière-arrière-arrière-arrière-grand-père Alex a rédigé ses mémoires, dans lesquels il parle surtout du voyage qu’il a fait pour venir en Ontario et des premières années ici, entre autres de la Rébellion de 1837-1838. Ils étaient venus dans leur nouveau pays muni d’une lettre de recommandation qu’ils devaient montrer à William Lyon Mackenzie, premier maire de la ville qui venait d’être nommée Toronto et un des chefs de la Rébellion. Bien que la famille n’ait pas participé à la révolte, elle a donné à manger à certains des rebelles et a vu le cadavre d’un homme qu’elle connaissait et en qui elle avait confiance, Ludwig Wideman, revenir en ville dans une charrette, une balle dans la tête.

Oncle Alex a donné des exemplaires de ses mémoires à ses nièces, dont ma grand-tante, Nell Steckley. Mes sœurs et moi avons été bercées par ces histoires. Je possède un exemplaire du manuscrit et je vais en publier une version révisée. La vieille maison de ferme en pierres a brûlé dans les années 1930, mais des vestiges de ses murs sont encore debout, en particulier le mur sud, où se trouvait le foyer. Cette maison était pour moi ce que les châteaux et les forts étaient aux garçons grandissant dans des endroits où il y a ce genre de structures en abondance.

Lorsque je fais faire le tour de l’histoire de notre famille à mes cousins Steckley qui habitent en Australie, cette ferme, en particulier les vestiges de la vieille maison de pierres, est un des clous de la visite. Les histoires d’oncle Alec et cette terre nous relient au passé de notre famille et de notre province.

(Photos : Angelika Steckley)




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