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Activisme en diversité sexuelle à l’Université de Toronto

Le 2 novembre 2011, la Fiducie du patrimoine ontarien, le Mark S. Bonham Centre for Sexual Diversity Studies et l’Université de Toronto ont inauguré une plaque provinciale au Collège University pour commémorer l’activisme en diversité sexuelle à l’Université de Toronto.

Voici le texte de la plaque bilingue :

ACTIVISME EN DIVERSITÉ SEXUELLE À L’UNIVERSITÉ DE TORONTO

    Après s’être réunie à l’extérieur du campus, la University of Toronto Homophile Association (UTHA) se rassemble de nouveau le 4 novembre 1969, cette fois au sein du Collège University, pour défendre les droits des homosexuels et des lesbiennes sur le plan de l’équité et de la liberté. C’est la première fois qu’une université canadienne accueille un tel groupe. Très tôt, l’UTHA rallie à sa cause des partisans qui ne font pas partie de la communauté de l’Université de Toronto, et influence la formation de groupes de même sensibilité au sein de campus universitaires et de collectivités aux quatre coins de l’Ontario et du Canada. L’UTHA entretient des liens étroits avec une culture nord-américaine libérationniste de plus grande envergure qui ambitionne de faire connaître les minorités sexuelles traditionnellement marginalisées, notamment en remettant en question les pratiques et croyances discriminatoires de l’État et de la société. Ce mouvement continue de se développer en lançant des revendications, en fondant des coalitions, en sensibilisant la communauté, en luttant contre les préjugés et en affirmant la nécessité de reconnaître la diversité.

SEXUAL DIVERSITY ACTIVISM AT THE UNIVERSITY OF TORONTO

    Having first met off campus, the University of Toronto Homophile Association (UTHA) convened again on November 4, 1969, at University College to advocate equality and freedom for gay men and lesbians. This was the first group of its kind at a Canadian university. Early on, UTHA attracted supporters far beyond the University of Toronto community, influencing the formation of like-minded groups on university campuses and in communities across Ontario and the country. UTHA was closely connected to a larger North American liberationist culture that sought to bring visibility to traditionally marginalized sexual minorities by challenging the discriminatory practices and beliefs of the state and society. This movement continued to grow through protest, coalition building and community education, countering prejudice and asserting the necessity of recognizing diversity.

Historique

    « Toute personne souhaitant discuter de la création d’une ASSOCIATION HOMOPHILE ÉTUDIANTE est priée de communiquer avec Jerry par téléphone, au 922 2050, à partir de 17 h »1 [Traduction libre]

Appelé à faire date, ce message a été publié dans la section des petites annonces de The Varsity, le journal étudiant de l’Université de Toronto, le 15 octobre 1969. C’est ainsi que la première réunion de la University of Toronto Homophile Association (UTHA) a pu se tenir le 24 octobre 1969 dans l’appartement de Jearld Moldenhauer situé rue McCaul,2 marquant du même coup la naissance de la première association homosexuelle sur un campus universitaire canadien et de l’un des premiers groupes de même sensibilité dans le pays.3

Activiste homosexuel de nationalité canado-américaine, Jearld Moldenhauer est l’un des premiers architectes du mouvement de libération des homosexuels. Étudiant à l’Université Cornell en 1967, il aide la Cornell Student Homophile League, deuxième groupe de défense des droits de ce genre fondé dans une université américaine. En 1969, il trouve un emploi d’assistant à la recherche à l’Université de Toronto et appelle au premier rassemblement de l’UTHA, contribuant ainsi à lancer le mouvement de libération des homosexuels au Canada. Moldenhauer élargit son champ d’action en 1970, en ouvrant à Toronto la boutique Glad Day Bookshop, première librairie du pays s’adressant à la communauté homosexuelle.4

Charles Hill et Ian Young font également partie des premiers membres de l’UTHA, où ils exercent une grande influence. Étudiant à l’Université de Toronto en 1969, Hill devient le premier président de l’UTHA. Figure publique du groupe, Hill donne un discours mémorable le 28 août 1971 à l’occasion de la première manifestation de masse organisée par les homosexuels et les lesbiennes sur la Colline du Parlement, à Ottawa. Hill s’installe dans cette ville en 1972 et devient président de l’association Gais de l’Outaouais (GO) en 1973. Il commence alors à travailler au Musée des beaux-arts du Canada, où il deviendra finalement conservateur de la collection d’art canadien.5 En marge de ses activités au sein de l’UTHA, Ian Young publie un brillant recueil de poésie, Year of the Quiet Sun (1969) et en 1970, il fonde Catalyst Press, la première maison d’édition littéraire homosexuelle au Canada.6

Dix-huit personnes assistent à la première réunion publique de l’UTHA, qui se tient au Collège University le 4 novembre 1969, peu après sa reconnaissance en tant qu’association étudiante officielle par le conseil administratif des étudiants de l’Université de Toronto.7 Dans ses statuts, l’UTHA annonce sa volonté absolue de « favoriser l’éducation de la collectivité au sujet de l’homosexualité, de lutter contre la discrimination sexuelle et de conduire à l’acceptation sociale et personnelle de l’homosexualité8 » [Traduction libre]. Le terme « homophile » – du grec homo (même) et philos (aimer) – est largement associé aux groupes homosexuels de tendance politique modérée qui existent déjà dans diverses villes américaines et européennes.9 Le programme de l’UTHA s’avère plus orienté politiquement que la plupart d’entre eux, et sa portée est plus large.

L’UTHA est ouverte à tous les membres de la communauté de l’Université de Toronto qui soutiennent les objectifs de l’association.10 Au rang des premières activités de l’association figurent le parrainage de groupes de discussion et de pièces de théâtre, la création d’un bureau de porte-paroles, l’organisation de conférences et de spectacles de danse et la création d’une table d’information qui sera installée à l’origine au Sidney Smith Hall – vaste bâtiment abritant des salles de classe et des bureaux au cœur du campus universitaire.11

Malgré le nombre restreint d’adhérents présents lors des premières réunions de l’UTHA, l’association prend rapidement de l’ampleur au cours de la première année. Étudiants et enseignants sont attirés par la politique « libérationniste » de l’UTHA – qui embrasse des approches radicales et non traditionnelles de la sexualité. Au fil des ans et jusqu’en 1969, l’agitation ne cesse de croître au sein de la communauté homosexuelle. La réalité de la Seconde Guerre mondiale et le service militaire favorisent davantage les relations homosexuelles et l’intimité entre personnes du même sexe, pratiques traditionnellement stigmatisées par l’État et la société. Au Canada, ces événements permettront à certains homosexuels de se rendre compte que d’autres personnes partagent leurs orientations sexuelles. Même si, au Canada, la période immédiate d’après-guerre n’est pas le théâtre d’efforts organisés pour protester contre le traitement réservé aux minorités sexuelles, les historiens spécialistes de la sexualité s’accordent généralement à dire qu’il s’agit d’une période d’incubation importante pour l’émergence d’une conscience homosexuelle transnationale.12

Ce n’est qu’à la fin des années 1960, parallèlement à l’essor d’autres mouvements sociaux et dans le sillage des émeutes de Stonewall qui se déroulent à New York au mois de juin 1969, que le mouvement de libération des homosexuels trouve une assise solide en Amérique du Nord et en Europe. Sous l’influence de politiques de gauche et dans le contexte des modifications apportées au Code criminel du Canada en 1969, lesquelles dépénalisent certains actes homosexuels accomplis en privé entre des personnes consentantes âgées de 21 ans ou plus, la communauté homosexuelle commence à s’organiser.13 Malgré le défi à relever pour rassembler l’ensemble des homosexuels et des lesbiennes au sein d’un même mouvement, l’UTHA est une « étincelle » décisive dans l’avènement du mouvement de libération des homosexuels en Ontario et au Canada.14

Depuis ses débuts, l’UTHA rallie à sa cause des partisans qui ne font pas partie de la communauté de l’Université de Toronto et influence la formation de groupes de même sensibilité au sein de campus universitaires aux quatre coins de l’Ontario et du Canada, notamment à l’Université York, à l’Université Western Ontario et à l’Université de Guelph.15 L’UTHA publie des ouvrages dans la lignée de son mandat afin de combattre les stéréotypes, les mythes et les craintes autour de l’homosexualité. Ces publications – telles que GAYOKAY, l’un des premiers bulletins d’information de l’UTHA – proposent des commentaires sur les aspects sociologiques, psychologiques et juridiques relatifs à l’homosexualité.16 Le groupe invite également des personnes en position d’autorité qui viennent s’adresser aux membres de l’association et au grand public afin de transmettre des messages audacieux et catégoriques. Le Dr Franklin Kameny, éminent activiste homosexuel aux États-Unis et membre de la Mattachine Society of Washington, D.C., prononce un discours très apprécié lors de l’une des premières conférences publiques tenues par l’UTHA, le 22 janvier 1970.17

L’UTHA organise des manifestations visant à contester la surveillance policière et les préjugés médiatiques. Elle dénonce également les pratiques discriminatoires employées contre les homosexuels et les lesbiennes dans la fonction publique et dans d’autres secteurs. Elle revendique la visibilité des minorités sexuelles et proclame l’importance d’une action politique. Dans les années qui suivent sa création, l’UTHA joue un rôle influent dans la formation de plusieurs autres associations homosexuelles au Canada, notamment The Body Politic (1971), Toronto Gay Action (1971), Gay Alliance Toward Equality (1973) et Canadian Gay Liberation Movement Archives (1973).18 L’importance accordée par l’UTHA à la sensibilisation de la collectivité conduit naturellement à la formation, en 1970, de la Community Homophile Association of Toronto (CHAT), laquelle organisera des événements célébrant la diversité sexuelle et proposera des services de conseil et d’aide juridique aux homosexuels. George Hislop, éminent activiste homosexuel et membre de l’UTHA, deviendra le premier président de la CHAT.19

L’UTHA cesse ses activités officielles en 1973, mais la formation de l’association Gays at University of Toronto (GAUT) en 1977 donne un souffle nouveau à l’activisme universitaire. Bien que les premiers membres de l’UTHA et de la GAUT soient principalement des hommes homosexuels, l’association prendra davantage ancrage auprès des féministes lesbiennes et des autres minorités sexuelles dans les années qui suivent. L’association sera d’ailleurs rebaptisée Lesbians, Gays, Bisexuals and Trans People of the U of T (LGBTOUT).20

Tout au long de cette riche histoire, les personnes impliquées – d’abord au sein de l’UTHA, puis dans les groupes créés ultérieurement à l’université – continuent de lutter contre les idées reçues en matière de diversité sexuelle, d’identité sexuelle et même de sexualité. L’activisme universitaire portant sur ces questions s’accompagne d’une incitation à repenser les concepts de sexualité et de genre tels qu’ils sont enseignés et formalisés par écrit. Les idées sont au centre de ce travail. La plupart des ouvrages avant-gardistes qui fleurissent avec l’essor du mouvement de libération des homosexuels, du féminisme lesbien et plus tard, de la défense des droits de la communauté bisexuelle et transgenre, sont rédigés par des érudits indépendants et des producteurs culturels.21 Cependant, au fil du temps, les universités deviennent le siège de travaux de recherche et d’enseignements importants qui permettent de mettre davantage en évidence ces problèmes. Le Mark S. Bonham Centre for Sexual Diversity Studies, basé au Collège University de l’Université de Toronto, constitue un élément important de cet héritage.

Grâce au remarquable travail d’avant-garde accompli par l’UTHA au cours des premières années – et par les personnes qui s’y sont associées – le mouvement continue de se développer en lançant des revendications, en fondant des coalitions, en sensibilisant la communauté, en prônant le respect de la diversité et en défendant l’égalité.


La Fiducie du patrimoine ontarien tient à remercier Amanda Robinson pour ses recherches qui ont facilité la rédaction de cet article.

© Fiducie du patrimoine ontarien, 2011, 2012


1 The Varsity (Toronto, Ontario), 15 octobre 1969 : 13.

2 « Transcription of Interview with Jearld Moldenhauer Conducted by Lionel Collier », le 2 novembre 1986. Documents de Paul Morrison, 2004-099/02, Canadian Lesbian and Gay Archives (Toronto).

3 Donald W. McLeod, Lesbian and Gay Liberation in Canada: A Selected Annotated Chronology, 1964-1975 (Toronto : ECW Press/Homewood Books, 1996), 45. Voir également Tom Warner, Never Going Back: A History of Queer Activism in Canada (Toronto : University of Toronto Press, 2002).

4 McLeod, Lesbian and Gay Liberation in Canada, 45-46. Voir également Warner, Never Going Back, 59-69 ; Donald W. McLeod, « Jearld Moldenhauer » dans Who’s Who in Contemporary Gay and Lesbian History: From World War II to the Present Day, éd. Robert Aldrich et Garry Wotherspoon (Londres : Routledge, 2002), 288-89. Pour une présentation détaillée du rôle joué par Jearld Moldenhauer dans la formation de la Cornell Student Homophile League, voir David S. Churchill, « Transnationalism and Homophile Political Culture in the Postwar Decades », GLQ 15, n° 1 (2009) : 31-66. Pour un historique général recensant les premiers groupes étudiants en faveur des lesbiennes, des homosexuels et des bisexuels, voir Brett Beemyn, « The Silence is Broken: A History of the First Lesbian, Gay, and Bisexual College Student Groups », Journal of the History of Sexuality 12, n° 2 (2003) : 205-23.

5 Harold Averill, « Charles C. Hill » dans Who’s Who in Contemporary Gay and Lesbian History, 188.

6 Donald W. McLeod, « Ian Young » dans Who’s Who in Contemporary Gay and Lesbian History, 458.

7 « SAC Supports Homosexuals », The Varsity (Toronto, Ontario), le 5 novembre 1969 : 15. Selon cet article, le conseil administratif des étudiants de l’Université de Toronto a accordé le statut d’association officielle à l’UTHA le 29 octobre 1969.

8 Statuts de l’UTHA. Documents de l’UTHA, 1982-006/01, Canadian Lesbian and Gay Archives (Toronto).

9 Le premier bulletin d’information de l’UTHA identifie et définit le terme « homophile », tout en l’utilisant pour illustrer les objectifs de l’association. UTHA Newsletter, n° 1 (avril 1970). Documents de l’UTHA, 1982-006/01, Canadian Lesbian and Gay Archives (Toronto). Pour une présentation plus large de l’histoire du mouvement homophile, y compris de ses limites, voir Warner, Never Going Back et Churchill, « Transnationalism and Homophile Political Culture in the Postwar Decades », 31-66.

10 Statuts de l’UTHA. Documents de l’UTHA, 1982-006/01, Canadian Lesbian and Gay Archives (Toronto).

11 McLeod, Lesbian and Gay Liberation in Canada, 46.

12 L’impact de la Seconde Guerre mondiale sur la communauté homosexuelle, la défense des droits des homosexuels et des lesbiennes et l’activisme en la matière est abordé plus avant dans les ouvrages de Paul Jackson, One of the Boys: Homosexuality and the Military during WWII (Montréal : McGill- Queen’s University Press, 2004), de Margaret Cruikshank, The Gay and Lesbian Liberation Movement (New York : Routledge, 1992) et de Claude Dufour, « Analysis of Gay and Lesbian Social Movements and Activism in the USA, Australia and Canada » (dissertation de doctorat, Université de Chicago, Illinois, 1992).

13 Warner, Never Going Back, 66.

14 Dans son ouvrage Political Institutions and Lesbian and Gay Rights in the United States and Canada, Miriam Smith estime que, malgré la dépénalisation des actes homosexuels accomplis en privé entre des personnes consentantes âgées de plus de 21 ans établie par la Loi C-150, l’âge légal fixé reste supérieur à celui autorisé pour les actes hétérosexuels et d’autres moyens législatifs sont mis en œuvre pour considérer l’homosexualité comme une pathologie et réglementer les actes homosexuels. Ces éléments sapent les efforts des participants au mouvement de libération visant à favoriser l’acceptation des homosexuels. Voir Miriam Smith, Political Institutions and Lesbian and Gay Rights in the United States and Canada (New York : Routledge, 2008) : 37-41. Pour une présentation des règles d’hétéronormativité pendant les années qui suivent la Seconde Guerre mondiale, voir Mary Louise Adams, The Trouble with Normal: Postwar Youth and the Making of Heterosexuality (Toronto : University of Toronto Press, 1997).

15 Archives des correspondances de l’UTHA, 1969-1972. Documents de l’UTHA, 1982-006/01, Canadian Lesbian and Gay Archives (Toronto).

16 GAYOKAY. Documents de l’UTHA, 1982-006/01, Canadian Lesbian and Gay Archives (Toronto).

17 Affiche annonçant la conférence du Dr Franklin Kameny. Documents de l’UTHA, 1982-006/01, Canadian Lesbian and Gay Archives (Toronto). D’après l’un des premiers bulletins d’information de l’UTHA, près de 300 personnes de tous horizons ont assisté au discours du Dr Kameny. Après la conférence, les participants ont donné une rétroaction positive sur le thème abordé et sur la présentation. UTHA Newsletter, n° 1 (avril 1970). Documents de l’UTHA, 1982- 006/01, Canadian Lesbian and Gay Archives (Toronto).

18 McLeod, Lesbian and Gay Liberation in Canada, 45. Pour en savoir plus sur les objectifs et la signification de The Body Politic, voir Ed Jackson et Stan Persky, éd., Flaunting It! A Decade of Gay Journalism from the Body Politic (Toronto : Pink Triangle Press, 1982); Warner, Never Going Back, 69-70.

19 Donald W. McLeod, « George Hislop » dans Who’s Who in Contemporary Gay and Lesbian History, 189-90; Warner, Never Going Back, 59-67

20 Syd Elkind, « Gays Come Out », The Varsity (Toronto, Ontario), le 15 octobre 1980 : 7, 10.

21 Après la Seconde Guerre mondiale, les universitaires et les juristes prêtent une attention accrue à l’existence des homosexuels en tant que sous-groupe permanent au sein de la société. Les rapports Kinsey révèlent publiquement dans toute l’Amérique du Nord que l’homosexualité est bien plus répandue qu’on l’imaginait auparavant. Dufour, « Analysis of Gay and Lesbian Social Movements and Activism in the USA, Australia and Canada », 250. Dans l’optique de démystifier l’homosexualité et de lutter contre les stéréotypes, les premières publications de l’UTHA font référence à l’ouvrage de Kinsey intitulé Sexual Behavior in the Human Male (1948) et à d’autres écrits universitaires, notamment aux recherches menées par des boursiers en sociologie et en psychologie. UTHA Newsletter, n° 1 (avril 1970). Documents de l’UTHA, 1982-006/01, Canadian Lesbian and Gay Archives (Toronto). Pour une présentation plus pointue du rôle des études sur la sexualité dans le milieu universitaire, voir Susan Talburt, Subject to Identity: Knowledge, Sexuality, and Academic Practices in Higher Education (New York : State University of New York Press, 2000).