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La Place Fulford est maintenant fermé pour la saison.

Le demeure

La Place Fulford a été conçue comme un joyau à la gloire de George Fulford I, pour lui permettre d’afficher sa position sociale. Cette demeure grandiose au bord du fleuve Saint-Laurent devait servir à faciliter son entrée parmi les membres de l’institution politique canadienne et dans le cercle des riches vacanciers américains qui séjournaient dans la région des Mille-Îles.

Un grand nombre des artéfacts et des meubles originels de la demeure sont restés intacts. Les pièces du rez-de-chaussée sont agencées exactement comme à l’époque où George Fulford I et sa femme Mary Wilder White (1856-1946) résidaient à la Place Fulford avant la mort de George I en 1905.

Les Fulford voyageaient beaucoup, parfois au point de considérer la Place Fulford comme leur maison d’été. Plusieurs des objets qui sont aujourd’hui exposés aux quatre coins de la demeure sont des souvenirs de leurs voyages à l’étranger.

La Place Fulford à ses débuts

Dans les années 1890, des Américains fortunés aimaient se faire construire des maisons de plaisance le long du fleuve Saint-Laurent dans la région pittoresque des Mille-Îles, considérée comme la « Venise du Nord ».

En 1895, George Fulford I y fit l’acquisition d’une demeure imposante sur la rive du Saint-Laurent, connue sous le nom d’Edgar Place. Il ordonna ensuite sa démolition pour construire à la place sa nouvelle résidence, la Place Fulford. Afin de veiller à ce qu’elle soit visible depuis le fleuve, il fit peindre en jaune une remise à bateaux et un belvédère qui se trouvaient en bordure du domaine de quatre hectares (10 acres).

En 1896, avant la construction de la Place Fulford, George Fulford I fit appel aux services des éminents architectes paysagistes américains Frederick Law Olmsted Jr. et John Charles Olmsted pour concevoir les jardins de son nouveau domaine. La prestigieuse compagnie Olmsted a également conçu l’aménagement paysager de Central Park à New York (F.L. Olmsted Sr. et Calvert Vaux, 1858), du Mont-Royal à Montréal, des parcs du Capitole américain (F.L. Olmsted Sr., 1874) et de la Maison Blanche (Olmsted Brothers, 1935) à Washington D.C. ainsi que de nombreux jardins privés en Ontario.

Une fois achevés, les jardins nécessitèrent un important travail d’entretien, en particulier le jardin régulier d’inspiration italienne situé juste à l’ouest de la demeure. Les compositions géométriques, caractéristiques de la méthode Olmsted, s’intégraient artistiquement dans le magnifique paysage environnant, en incorporant des éléments naturels comme de grands arbres et des affleurements rocheux. Le point central des parterres, une fontaine ouvragée en marbre blanc, s’ornait de créatures en bronze empruntées à la mythologie marine. Le caractère italianisant de la conception originale du jardin était renforcé par une série de statues sculptées dans la pierre – des statues d’Adam et Ève, une paire de lions couchés gardant l’escalier ouest de la véranda de la maison, un banc sculpté dans le marbre, ainsi que de grandes et de petites urnes.

La restauration des jardins de la Place Fulford, qui fut l’un des projets de conservation des jardins du patrimoine les plus passionnants entrepris par la Fiducie du patrimoine ontarien, a pu être menée à bien grâce à des recherches approfondies et aux documents retrouvés dans les archives des Olmsted, au Massachusetts. La restauration a inclus les jardins à l’italienne, la fontaine de triton, des statues, les grilles, la porte-cochère et une partie des murs de pierre.

La Place Fulford a été conçue dans le style Beaux-Arts par l’architecte d’Albany, Albert W. Fuller (1854-1934). Les travaux de construction commencèrent en 1899, lorsque des traîneaux chargés de marbre provenant de la ville de Gouverneur, dans l’État de New York, furent tirés sur la surface gelée du fleuve Saint-Laurent jusqu’à Brockville. La Place Fulford fut achevée l’année suivante.

La façade extérieure du bâtiment est rythmée par une série de baies en saillie et en renfoncement. Ces murs en pierre d’apparence brute comportent de délicats encadrements de fenêtres en pierre de taille, dont six abritent des vitraux opalescents comprenant des motifs sophistiqués. L’ensemble du corps du bâtiment est coiffé d’un toit en ardoise, offrant une silhouette égayée de souches de cheminée élancées, de balustrades et de lucarnes de différentes formes.

Entouré de vastes vérandas ornées de balustrades en bois raffinées, de colonnes gracieuses et d’escaliers majestueux descendant jusqu’aux pelouses environnantes, cet ensemble architectural qui pourrait sembler écrasant apparaît pourtant adouci et comme lové dans le paysage.

Le décor intérieur

Les aménagements intérieurs de la Place Fulford ont été conçus au moyen d’éléments préfabriqués pouvant être installés par des ouvriers locaux de façon à donner l’impression qu’ils ont été produits à la main, tout en créant une esthétique ornementée. Tiré de catalogues, le plâtre ornemental du salon a été utilisé pour susciter une originalité bienvenue sans qu’il ne soit nécessaire de faire venir des plâtriers étrangers à des coûts dispendieux.

Certains éléments phares du décor contiennent des détails personnels, à l’instar du foyer du grand salon dont le manteau de cheminée sculpté à la main porte la devise de la demeure de George Fulford I : « Here rest, and call content thy home » (Repose-toi et sois ici chez toi).

Le deuxième étage était le centre des activités familiales, reliant cinq chambres à coucher, quatre salles de bains, un vestiaire et un petit salon. À l’extrémité ouest du couloir, un recoin calme réservé à la lecture et à la couture donnait sur un vaste balcon surplombant les jardins réguliers.

Les murs pourpres et dorés imprimés au pochoir constituaient une toile de fond idéale pour la collection de peintures de paysages et de portraits de famille.

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